Anthropologie et Orophilie

Les peuples Pyrénaïques, des « Orophiles Contraints »

Depuis la présence de l’Homo-Erectus dans la Caune d’Arago à Tautavel (450 000 ans avant JC), aux Néanderthaliens et Homo Sapiens de la vallée de la Save (entre -240 000 ans et -20 000 ans avant JC), jusqu’aux Magdaléniens Pyrénéens des grottes de Lortet, Gourdan et Troubat (entre -15 000 ans et -9800 ans avant JC), l’exploration des hautes vallées voisines de leurs quartiers de piémont, reste épisodique. Ces territoires toujours comblés par les glaciers du Quaternaire, ne laissent que leurs abords comme zone de prospection. La pénétration dans les hautes terres ne sera possible qu’après l’ultime période de refroidissement du Wurm, début Pléistocène, aux alentours de -9000 ans. L’art pariétal que laissent ces « Homo-Pyrénéicus » au fond des grottes de Gargas, Niaux et Bédeilhac consigne déjà une première « Icone Montagnarde » : le Bouquetin…

La première occupation humaine de ces hautes vallées, date du Néolithique supérieur, vers 3500 ans av JC. A St Mamet, 4 abris sous roche contenant outillage et foyers, témoignent de l’intrusion de ces proto-humains venus du Nord. Leurs séjours ponctuels se déroulaient sur les rives de cet ancien lac, qui occupait l’actuelle plaine Luchonnaise, jusqu’au verrou glaciaire de Cier de Luchon. Les sites de Sasplay sur les hauteurs de Fos, du vallon de l’Arriu Malo près du Lac de Baciver dans le Haut Val d’Aran, et du Lac de Bordères dans la vallée de Bareille abritent des zones d’activités de ces populations Néolithiques. Ces chasseurs-cueilleurs, à partir de l’Age de Bronze supérieur (l’Hallstat, 800 ans av JC) se sédentarisent.

Ces pré-Pyrénéens d’origines Celto-Ligures débutent leur aventure de montagnards sédentaires, délaissant définitivement leur nomadisme, pour entamer la véritable histoire humaine du massif. Ces communautés de bergers-cultivateurs définissent les fondements de cette société montagnarde par une réponse à la pression environnementale :  s’adapter par nécessité.

Claude Dendaletche enseignant et chercheur Pyrénéen, nous explique que le processus d’anthropisation de ces territoires altiers, a fait de ces peuples Pyrénaïques, des « Orophiles Contraints », « Oros » en Grec signifiant « reliefs », « montagne ». Au même titre que le répertoire faunistique montagnard, nous obéissons à cette logique « Darwiniste » dans laquelle « la fonction créé l’organe ». La contrainte majeure du montagnard, serait donc l’orographie, imposant cette adaptation à la pente. La faculté de perception inspirée par la spiritualité sauvage propre à l’univers montagnard, et la lente imprégnation de la proximité environnementale dont fait l’objet le montagnard, sont restituées sous l’aspect d’une « pensée géographique ». Comme dans le règne animal qui en possède une forme spontanée, cette réponse comportementale est fondée sur la recherche de la faiblesse topographique, prônant autant que possible, l’ergonomie de la ligne droite et l’art intuitif et anticipatif, de l’utilisation des imperfections d’un terrain. Cette bibliothèque des « meilleurs passages », représente en fait, notre patrimoine de voies de communication intra-Pyrénéennes, que sont drailles, chemins et sentiers.

Texte & Photos: Pierre Albero

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